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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

HALTE AU BABEL DES ROBOTS

Informatique - Novembre 1987

L'usine de demain est en train de naître. Elle se rapproche de plus en plus d'un organisme vivant capable de s'adapter à des modifications de l'environnement : nouvelles commandes, modification de pièces, renouvellement de machines.

Cette révolution se fonde sur le concept du PIO (Production intégrée par ordinateur ou Computer Integrated Manufacturing), un bouleversement profond impliquant la mobilisation des ingénieurs et des informaticiens ainsi que des investissements considérables dans les pays industrialisés.

Jusqu'à présent régnait le "babel" des ordinateurs, des machines-outils et des robots. Aucune communication et interface possibles. Tout est en train de changer, grâce notamment à MAP (Machine Automated Protocol), sorte d'esperanto des machines qui permet de hiérarchiser les tâches et de faire communiquer ordinateurs de la CAO, de l'ordonnancement, des machines à commande numérique, des robots ou des charriots automatiques.

Mieux, le CIM permet la mesure et la vérification des pièces en temps réel, facilite la correction des défauts, réduit les files d'attentes et optimise les stoks de pièces intermédiaires et de produits finis. Le but des ingénieurs est de parvenir à une architecture d'usine dépassant "l'atelier flexible", et permettant d'intégrer différents modules fonctionnels (gestion, conception, bureau d'étude, approvisionement, outillage, contrôle, transport, stokage).

Gérer les usines en continu et en temps réel plutôt qu'en séquentiel aura un retentissement considérable sur l'industrie automobile, aéronautique, mécanique, électronique.

Aujourd'hui 90% (soit 100.000) des usines américaines qui produisent des pièces pour d'autres entreprises travaillent en séquentiel. Seulement 15% des 40.000 systèmes programmables de General Motors peuvent communiquer avec d'autres systèmes. La moitié du budget de GM pour l'automation est consacré à l'interface des machines

Grâce au CIM, les coûts de productions pourraient être réduits de 25%, ce qui signifierait des économies de dizaines de milliards de dollars par an aux USA.