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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

LES DECHARGES DE L'ESPACE

Environnement - Février 1994

Après l'échec du récent lancement de la fusée Ariane que deviennent les débris de fusées ou de satellites ? Une grande partie retombe sur Terre ou brûle en rentrant dans l'atmosphère.

Mais de nombreux déchets restent en orbite contribuant ainsi à une nouvelle forme de pollution : celle de l'espace. Des millions de débris tournent ainsi autour de notre tête et commencent à poser des problèmes à l'exploration spatiale. Comment s'en débarrasser ? Depuis le lancement du premier Spoutnik, 3400 lancements ont satellisé plus de 7000 objets principaux dont 1000 orbitent encore autour de la Terre. Beaucoup de fusées ont explosé et leurs débris ont été dispersés. Il y a aussi des panneaux, des outils perdus par les astronautes, des boulons, des câbles de sécurité. Toute une collection hétéroclite de quelques 3 millions et demi d'objets divers allant de quelques millimètres à plusieurs mètres de long et représentant un poids total de 3000 tonnes (soit 150 semi-remorques de 20 tonnes au dessus de nos têtes). Avec en prime près de 60 satellites radioactifs soviétiques et américains portant des réacteurs nucléaires comme source d'énergie. Une véritable décharge spatiale, dangereuses pour les vols habités à cause des risques de collision. On a calculé qu'il y avait une chance sur 100 qu'un débris de 10 cm détruise le télescope Hubble réparé à grand peine et qu'un objet de 5 cm pouvait dépressuriser totalement une cabine spatiale en orbite. Pire, les débris entrent en collision en permanence produisant encore plus de petits morceaux. Que faire ? On a proposé de créer des "orbites cimetières" ou de lancer des navettes bennes à ordures pour collecter les déchets. Mais le coût serait trop élevé. Autre idée, vaporiser les débris en tirant dessus avec des puissants lasers et frayer un passage pour les tirs de fusées et les satellites. Mais l'avenir appartient à la prévention : interdire les explosions en orbite, développer la surveillance et réglementer la pollution. Ce qui impliquera comme sur la Terre des accords internationaux.