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Le Message de Joël de Rosnay

 Chaine Youtube de Joël de Rosnay

 

BIOCAPTEUR ANTIPOLLUTION

Environnement - Janvier 1990

Des organismes vivants sont désormais utilisés par les hommes comme détecteurs anti-pollution. Un mollusque tout à fait banal, la moule, est ainsi employé avec succès dans la fabrication de biocapteurs ultra-sensibles capables de mesurer en permanence la qualité de l'eau.

Dans des conditions normales les moules gardent leur coquille ouverte afin de filtrer en continu l'eau contenant les aliments dont elles se nourissent. Si ces conditions changent (soit par réduction de la quantité d'oxygène, soit par la pollution due à un produit chimique), la coquille se ferme brusquement et reste close pendant une assez longue durée. C'est ce qui a conduit des chercheurs hollandais à développer un biocapteur à moules vivantes. Voici comment il fonctionne : 8 moules sont fixées sur un support en acier inoxidable. Elles sont équipées d'un détecteur électronique mesurant l'ouverture ou la fermeture de la coquille. Une alarme se déclenche quand six d'entre elles restent fermées pendant une durée déterminée. Les informations sont transmises à un micro-ordinateur relié par radio à une station placée sur le rivage. Des prototypes du biocapteur sont actuellement testés en aval d'une usine chimique appartenant à la compagnie Akzo. D'autres mesurent le dégré de salinité de l'eau de nettoyage du système de refroidissement d'une centrale thermique ou la pollution du Rhin. Certains biocapteurs sont en service depuis plus de 4 mois. Il reste évidemment à vérifier si les mollusques ne s'habituent pas à la pollution et s'ils réagissent de manière fiable et reproductive. Mais ces expériences démontrent l'importance croissante attachée par les ingénieurs aux inventions de la nature et à la sensibilité des systèmes de détections utilisés par des animaux.