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AIL ANTI-COAGULANT

Biologie - Octobre 1989

L'ail est connu depuis des temps reculés pour ses vertus médicinales. Il réduit les maladies cardiaques, tue les bactéries et stimule l'organisme.

Aujourd'hui le bon sens populaire est confirmé par les recherches biochimiques les plus avancées. Certaines substances contenus dans la gousse d'ail vont même servir de modèle pour des médicaments du futur.

Une équipe de l'INSERM, (L'institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) dirigée par Sylviane Lévy-Tolédano vient de publier un article déterminant.

Il démontre comment un composant de l'ail peut bloquer la coagulation du sang en empéchant la formation de caillots.

Ce composant s'appelle l'ajoène (de ajo, ail en espagnol). Il a été découvert en 1983 par une équipe de chercheurs Vénézuéliens. C'est un dérivé de l'allicine, la substance odorante de l'ail.

L'ajoène a un puissant effet anti-coagulant analogue à celui de l'aspirine. Il agit sur les plaquettes sanguines (des minuscules éléments du sang) en empéchant leur agrégation.

C'est cette agrégation plaquettaire qui constitue une des première phase de la formation de caillots.

Cette propriété est évidemment essentielle pour coaguler le sang lors d'une coupure. Mais la formation de caillots est très dangereuse à l'intérieur des vaisseaux. Elle peut conduire à de graves accidents cardio-vasculaires.

Francine Rendu de l'équipe de l'INSERM a démontré que l'ajoène agissait par suite d'une modification physique de la membrane des plaquettes. Ce qui les empêche de se coller les unes aux autres.

La compréhension de ce mécanisme va sans doute permettre la synthèse de nouveaux médicaments contre les maladies cardio-vasculaires.

Reste à savoir pourquoi l'ail est sensé faire fuir les vampires... Mais ça c'est une autre histoire de coagulation !