" Je pense qu’avec les vidéo-blogs, le phénomène de la vidéosurveillance va s’inverser. Jusqu’à présent, c’étaient les mairies et les magasins qui imposaient une vidéosurveillance, du haut vers le bas, afin de filmer les prétendus abus de leurs citoyens ou consommateurs. Maintenant, c’est l’inverse qui se produit. Avec leurs milliers de caméras, ce sont les citoyens qui décident d’aller filmer les conseils municipaux de leur ville pour témoigner des excès de certains hommes politiques, et les consommateurs feront de même avec des vendeurs peu scrupuleux. Voilà une facette de la " révolte du proNétariat ", qui risque de ne pas plaire à tout le monde... Naturellement, ce processus n’est pas sans risques, et les dérives potentielles sont très fortes (populisme, manipulation des images, désinformation accrue...) mais le phénomène est inéluctable. A nous de trouver les garde-fous nécessaires pour minimiser les dérives potentielles. " Dixit Carlo Revelli, le fondateur d'Agoravox. " Les " pronétaires " constituent une nouvelle classe d’usagers des réseaux numériques capables de produire, de diffuser, de vendre des contenus numériques non propriétaires. Les pronétaires sont donc les citoyens qui sont sur Internet, qui sont favorables à son essor, et qui l’utilisent pour atteindre leurs objectifs, et surtout pour défendre leurs intérêts ainsi que leurs droits. "
Pour une nouvelle culture de la société informationnelle |
Paru dans "Le Monde Diplomatique" août 1996 de Joël de Rosnay
Téléchargement de "Pour nouvelle culture société informationnelle"
A l'aube du 21 siècle, nos sociétés industrialisées reçoivent de plein fouet le nouveau choc du futur : celui de la société informationnelle. La crise de société qui se manifeste par le ralentissement de la croissance, la montée du chômage et la contestation du leadership traditionnel, traduit en fait la rapidité de la transition que nous vivons entre société industrielle et société informationnelle. Dans cette zone turbulente, entre deux mondes, émerge le pouvoir des groupes face au pouvoir centralisé des élites politiques et industrielles et la diversité des personnes face à l'anonymat des "usagers". Ces tendances et grands courants porteurs, s'ils sont mieux compris, peuvent aider à construire avec lucidité le monde de demain.
La société industrielle traditionnelle est caractérisée par la centralisation des moyens de production, la distribution massive d'objets standardisés, la spécialisation des tâches et leur contrôle hiérarchique. Son modèle structural emprunté à la géométrie ou à la mécanique est la pyramide ou l'engrenage. Tandis que les trois piliers qui fondent le contrat de travail dans l'entreprise sont l'unité de lieu, l'unité de temps et l'unité de fonction.
Téléchargement Pour nouvelle culture société informationnelle
mai 28, 2013 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (0)
¡Pronetarios del mundo, uníos! |
Par Espectadores.
En honor a la verdad, soy bastante escéptica en cuanto al cambio “radical” que supone el surgimiento de blogs y wikipedias alternativos a los mass-medias. Aún cuando reconozco el boom cultural provocado por este fenómeno, aún cuando disfruto de mis pequeñas bitácoras, tengo mis reparos apenas escucho hablar sobre las bondades de un sistema que aparentemente admite la publicación libre -y en muchos casos gratuita- de escritos, fotos, videos.
En otras palabras, sigo pensando que “La Información” (así, con mayúsculas) es un bien escaso, propiedad de poderosos y privilegiados, y que en cambio gran parte de lo que circula en los canales on y offline equivale a transcripción, distorsión, saturación, vorágine, rumor, ruido y -vaya paradoja- desinformación. O lo que es peor: deformación.
Pero, atención, este post no pretende abordar un tema tan complejo y discutible hasta el hartazgo. Su objetivo, mucho menos ambicioso, consiste en señalar la aparición de ooootro neologismo que se suma a la caterva de acrónimos y palabras inventadas que invaden los discursos, comentarios y reportes sobre Internet y la comunicación en la Web.
Me refiero al nuevo concepto de “pronetariado”, lanzado por los especialistas Joël de Rosnay y Carlo Revelli, autores de La révolte du pronétariat*. Publicado hace algunos meses, el libro analiza los entretelones de la “nueva lucha de clases” entre “infocapitalistas” -es decir, quienes se arrogan la propiedad de redes de producción y distribución de la información- y “pronetarios”, productores independientes de servicios y contenidos online.
Desde esta perspectiva, los ciudadanos del siglo XXI estaríamos presenciando una revolución que acortaría distancias respecto de los poderes establecidos, y que nos convertiría en protagonistas de cierta democracia “mediática”.
Ante tanto entusiasmo, no estará de más parafrasear la famosa convocatoria del Manifiesto del Partido Comunista de 1848, y exclamar a los cuatro vientos “¡Pronetarios del mundo, uníos!”. Marx y Engels, chochos, ¿no?
août 25, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (2) | TrackBack
Connaissez-vous de Rosnay ? |
Par Jean-Michel Billaut.
Tout le monde connaît Joël de Rosnay...
Figurez-vous que hier,
Mercredi 28 juin 2006, le Conseil d'Administration du Groupe France
Télévision avait demandé à quelques gourous de venir leur expliquer les
e-choses de la vie... J'étais de cela... Ainsi que Joël et quelques
autres... Par ailleurs un mini show-room avait été mis sur pied pour
montrer de visu à ces Messieurs-Dames quelques bidules... Sony, Canon,
Thomson, Sagem, Archos, Microsoft...
J'en ai profité pour interviewer quelques personnages...
Impression
d'ensemble : effectivement notre aimable groupe public de télévision a
de sérieux progrés à faire dans la connaissance de ces e-machins... On
a un peu l'impression que la stratégie de ce groupe ignore superbement
cette révolution des médias que Joël de Rosnay a trés bien
expliqué...Le même jour d'ailleurs, le concurrent TF1 lançait Wat et
annonçait un accord avec Skype...
Joël a accepté l'interview...
Toujours clair (je trouve)... Il nous fait un condensé de son topo au
staff de France Television... "les modèles pyramidaux, se cramponner à
ses droits d'auteur : cela n'a guère d'avenir"... "Dadvsi : l'Etat
régalien légifère dans l'angoisse technologique...."...
Et
figurez-vous que son livre " La révolte des pronétaires" qui est
disponible en téléchargement gratuit, continue de se vendre très bien
dans les libraries traditionnelles... Un point aussi sur Agoravox,
qu'il a mis sur pied avec Carlo Revelli... Plein de avec plein de
projets... Y aura-t-il un équivalent "20 heures" sur Agoravox ? Joël en
PPDA ? Qui sait ?
juin 29, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (3) | TrackBack
Les mass média et la culture de la rareté |
Critique du livre par Freddy Mallet.
Si on cite dans sa globalité le titre du dernier livre de Joël de Rosnay sorti en début d’année ça donne: ‘La révolte du pronétariat : des mass media aux média des masses‘. Le fait que le web soit à l’origine d’une confrontation majeure entre les tenants institutionels de l’information (TF1, Fox News, Le Monde, Liberation, Universal, Time Warner, etc..) qu’on appelle les mass media, et vous et moi au travers les media des masses (blogs, wikipedias, YouTube, Flickr, emule, etc..) n’est pas franchement une révélation. Par contre là où le livre m’a franchement éclairé c’est sur la nature de la confrontation.[...]
avril 7, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (3) | TrackBack
La révolte du pronétariat : Joël de Rosnay entre Marx et Wiener |
Critique du livre par Philippe Deracourt.
Joël de Rosnay, avec ce dernier livre écrit en collaboration avec un doctorant de Paris X, Carlo Revelli, fait mouche par un titre évocateur d’un passé glorieux. L’invention de ce néologisme « pronétariat » donne à penser que les forces productives assimilées aux ouvriers trouveraient une nouvelle portée révolutionnaire en se reconstituant grâce à internet.
L’homme symbiotique d’un précédent ouvrage devient le nouveau prolétaire. L’impression générale de ce dernier livre, empreint d’une grande générosité humaine, reste malgré tout marquée par une certaine naïveté dans la perception des rapports sociaux.[...]
avril 4, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack
Marx n'était pas Net |
Critique du livre par Bernard Lallement.
Depuis l’effondrement du mur de Berlin, nous avions pu croire la lutte des classes repliée dans les fantasmes des nostalgiques du grand soir. C’était compter sans l’imagination bouillonnante d’un Joël de Rosnay qui, dans son dernier livre (La révolte du Pronétariat – Fayard), écrit en collaboration avec un doctorant de Paris X, Carlo Revelli, entend lui donner une nouvelle jeunesse à l’aube du 21ème siècle.
Rosnay est, avant tout scientifique. Passé de l’Institut Pasteur à la Cité des Sciences, il croit mordicus à la révolution technologique, non sans, d’ailleurs, un certain émerveillement enfantin. Aussi, a-t-il placé son homme symbiotique au centre de la Toile pour en faire un prolétaire en 3D.
Les clivages de demain, et donc les enjeux de pouvoir, ne se feront plus, selon les auteurs, entre les détenteurs des moyens de productions et les travailleurs exploités, comme Marx l’avait pressenti, mais entre les mass médias (baptisées infocapitalistes) et les usagers d’Internet revisités par le néologisme de pronétaires.
Joël de Rosnay nous décrit donc l’évènement d’un monde fait de « micro libertés » où chacun maîtriserait d’autant plus l’information qu’il en serait, lui-même, l’émetteur. La formule pouvant se décliner jusqu’à créer une véritable économie virtuelle dans laquelle les échanges s’établiraient à prix coûtant. Une réminiscence de la Banque du peuple de Proudhon qui avait imaginer une organisation dans laquelle l’argent deviendrait inexistant et remplacé par un système d’échange entre comptes centralisés.
Mais, outre le raisonnement stimulant pour l’esprit, l’originalité de l’entreprise réside dans la volonté des auteurs de proposer un prolongement pratique de leurs réflexions, sorte d’expérimentation in vivo de leur théorie. Aussi, ont-ils créé un site dédié au « journalisme citoyen » : Agora Vox qui reprend, quelquefois, certains billets de ce blog.
L’intentionnalité de cette avant-garde du pronétariat est de donner la parole « à ceux qui ont des faits originaux et inédits à relater. » Elle est « en effet persuadée que tout citoyen est potentiellement capable d’identifier en avant-première des informations difficilement accessibles ou volontairement cachées et ne bénéficiant pas de couverture médiatique. »
L’idée n’est pas nouvelle. Pour tout dire elle fut à l’origine de Libération, en 1973… date de la création d’Internet, qui se voulait « renverser le monde de la presse quotidienne » et être « une embuscade dans la jungle de l’information. » Le seul professionnel de l’équipe était un journaliste venu de la presse hippique et, là encore, une innovation technologique permit de concrétiser nos intentions : la photocomposition, nous exonérant des contingences de l’impression au plomb et des contraintes exigées par le syndicat du Livre-CGT.
Citizen pronétaires
L’expérience
n’a duré que quelques années et le quotidien dut se résoudre à faire
montre d’un peu plus de professionnalisme, tout en gardant un style qui
a eu une influence considérable sur les autres médias.
En effet, il ne s’agit pas simplement d’être témoin, ou acteur, d’un évènement pour avoir la capacité, et le talent, d’en rendre compte. Par ailleurs, son importance, à nos yeux, ne justifie pas forcément qu’elle le soit, également, pour un public plus large. « Il y a incommensurabilité entre les essences et les faits » rappelait Sartre et notre propre conviction n’emporte pas vérité intangible.
D’ailleurs, notre père fouettard de la presse, l’excellent Daniel Schneidermann, n’a pas manqué de pointer son regard inquisiteur sur ce nouveau « journal citoyen » en fustigeant, de son martinet vengeur, quelques errances de nos Citizen pronétaires en herbes.
Certes, il ne faut pas oublier la jeunesse du projet et l’inexpérience des mass reporters. Mais l’amateurisme, qui en fait l’intérêt, n’explique pas tout, car il est des journalistes dûment encartés, y ayant trouvé refuge, qui sacrifient aux mêmes travers : prendre ses croyances particulières pour des réalités universelles. En l’occurrence considérer les casseurs de la Sorbonne comme les milices de Goebbels.
En définitive, l’écueil bute sur le sens.
« Ecrire est du sens » disait Claude Simon. De même que, pour Marx, un prolétaire n’est, en lui-même, qu’un petit bourgeois, un individu qui écrit suit un sort similaire : il est une individualité s’adressant à d’autres individualités. Il faut, pour accéder au signifiant un mouvement totalisateur, quelque chose qui transcende le factuel. L’histoire pour les marxistes.
La lecture d’Agora Vox montre une pullulation d’opinions sans grande cohérence apparente, même si nous devinons, à la recension des articles, un penchant certain de l’indicible comité de rédaction pour le Hight Tech et une appétence pour l’économie libérale.
Journaliste de soi-même
Il
n’apparaît pas l’émergence d’un rapport réellement innovant entre
l’information et les lecteurs, ni une volonté d’inverser l’ordre des
choses, voir de bouleverser les préjugés. Le conservatisme semble,
encore, avoir de beaux jours et la façon dont l’actualité est traitée
ne démontre pas un net démarquage avec celle émanant des infocapitalistes. La classe pronétaire
connaîtrait-elle aussi ses « social-traites » ? Le danger, en la
circonstance, est de pousser l’individualisme jusqu’à l’absurde :
devenir journaliste de soi-même ou, plus exactement, de son propre
imaginaire.
Pour Libération, le mouvement totalisateur est venu de la mise en perspective d’un fait face à l’Histoire doit il était issu, le tout au travers d’une vision dialectique du monde, lequel est tout sauf atone.
Ainsi, Joël de Rosnay remodèle-t-il le célèbre appel de Karl Liebknecht : « Pronétaires de tous les pays unissons-nous ! » Encore faut-il qu’il ne reste pas un vœu pieux, à l’image de la formule originelle. Car, une telle totalisation, qui ne peut être un totalitarisme, ne viendra pas d’Internet. Les internautes forment une biocoenose sans signification particulière, dont le seul vecteur commun est l’utilisation d’une même technologie, qui confine parfois à la glossolalie, ne pouvant être investie de quelque vertu ontologique. Heidegger, sur ce point, nous avait déjà mis en garde contre un monde arraisonné à la technique.
Nous ne sommes qu’au début d’une grande aventure dont l’ami Rosnay
décrit le prologue. Mais, au-delà des découvertes, et facilités,
permises par la science, c’est à l’homme qu’il reviendra de choisir son
destin entre l’existence de l’Etre, tendance Sartre, ou l’engluement du Néant, version Dantec.
mars 27, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
La révolte du " pronétariat " |
Par Pépites.
mars 17, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Le pronétariat qui se révolte fonde t-il les bases d'une révolution culturelle ? |
Critique du livre par Jean-Luc Grellier.
Ce billet vide qui doit traiter du livre "La révolte du pronétariat",
traine depuis des semaines dans mon blog alors je me lance... c'est
idiot car cela fait un moment que j'ai lu le livre de Joël de Rosnay et
Carlo Revelli... mais je vais essayer de faire fonctionner ma
mémoire... et mes notes. Aussi, si vous y voyez des inexactitudes ou
des erreurs, n'hésitez pas à m'insulter me corriger... et excusez-moi d'avance pour la longueur... un sacré coup de pelle.
Il s'agit comme me le demandait Hubert Guillaud, et comme le titre l'indique de faire une "critique" du livre "La révolte du pronétariat" que j'ai lu il y a un mois environ.
Tout d'abord, j'ai abordé ce livre en ayant bien conscience que Joël de Rosnay est pour moi, un spécialiste de la prospective technologique, en plus d'un homme que j'admire (ce qui va m'obliger à une certaine objectivité). Ce filtre m'a permis de garder, je l'espère, un certain recul par rapport aux différents contenus de ce livre.
Je vous livre ici les quelques notes (tel
quel) prises lors de la lecture de ce livre... (si je relève ces
quelques passage c'est bien sûr que je partage ces idées) : Voilà les quelques notes prises pendant la lecture de ce livre. Globalement je suis plutôt d'accord sur l'analyse de JdR, même si je
regrette un peu le trop d'opposition entre les médias traditionnels et
les pronétaires (ce commentaire était écrit juste après la lecture...
voir la suite pour plus d'infos)... car comme dans toute chose
naturelle, quand intervient un nouveau facteur ou corps étranger, il
faut du temps pour que tous s'adaptent ensembles et trouvent leur place
au sein d'un nouveau contexte, ou que "l'étranger" soit rejeté...
l'humain fait parfois preuve de capacités d'adaptation impressionantes,
et je ne doute pas que chacun trouvera sa place. Il est normal
qu'aujourd'hui ce soit encore le bazar... la phase d'observation est
juste passée, chacun teste l'autre et mesure ses forces. Les mass-média
vont finir par accepter et intégrer les médias des masses et nul doute
qu'une collaboration étroite pourra même être observée. Je n'y ai pas lu l'angélisme qu'a pu y lire Hubert Guillaud.
J'y voir plutôt du "réalisme corporatiste" (le mot est un peu fort mais
bon...), car enfin, si l'on se plonge dans ce qu'était internet à ses
débuts et que l'on observe ce qu'il est aujourd'hui, on est obligé de
constater d'une part sa capilarité grandissante, mais surtout son
impact sur la société. La vie de tous les jours des internautes est
bouleversée. Besoin d'un livre, d'un disque, d'un meuble, d'une pizza,
de parler avec un ami, de téléphoner, d'échanger des photos avec sa
famille, de s'informer etc. tout cela peut se faire via le Net. Mais
surtout aujourd'hui, le changement fondamental avec la démocratisation
d'internet c'est que l'utilisateur passe d'un état de consommateur à un
statut d'acteur ou "consommacteur". Il consomme de l'information mais
il participe aussi à enrichir celle-ci que ce soit à travers les blogs,
les forums, les wiki etc. Quand on regarde cela à l'échelle mondiale,
il est impossible de nier qu'il y a un impact réel sur notre société.
Son importance est aujourd'hui certaine, la mesurer reste impossible.
En effet, comment mesurer l'influence des internautes sur la société
sans des exemples précis qui demandent un peu plus de recul ? On a
coutume de dire actuellement que les élections de 2007 en France seront
un test grandeur nature sur ce sujet et je partage cet avis, d'ailleurs
les mouvements constatés des uns et des autres autour de la blogosphère politique ne viennent-ils pas donner un début de réponse ? Là où émerge un doute dans mon esprit c'est quand je mesure que seule une partie de la population mondiale a accès à internet. Est-ce à dire que tout le monde n'influera pas sur la société de demain, sur son avenir ?
Dès lors quel modèle sera le bon ? Ne risque t-on pas de créer une
société à plusieurs vitesses ? N'est-ce pas un risuqe de créer une
sorte de "colonisation numérique" ? Encore une fois il faut lire se livre avec des filtres, et à mon
avis ces filtres sont disponibles seulement chez les "geek" du réseau,
autrement dit chez les initiés. Dès lors on peut se forger à l'aulne de
sa propre expérience une vision de ce que nous avance JdR. Vision que
je ne trouve pas partisanne, ou par trop positive. Il met bien en
balance les risques que comportent les médias des masses, tant en terme
de désinformation, que d'atteinte à la vie privée etc. La
lutte qu'il décrit concernant les infocapitalistes et les pronétaires,
que je trouvais moi aussi un peu exacerbée, ne vient-elle pas de
trouver un formidable écho à travers la DADvSI ? Les arguments présentés reflètent bien le caractère
technologue humaniste (ce n'est pas moi qui le dit, mais lui...). Il ne
dit jamais que la technologie va changer la société, mais que c'est la
réappropriation des technologies par les hommes en fonction de leurs
besoins, de leur désirs et de leurs fantasmes qui le fera. En cela,
l'évolution même de notre société depuis la préhistoire lui donne
raison, la massue étant certainement la première technologie qui permis
à l'homme d'évoluer, puis le feu, les outils etc. La différence avec
internet, c'est que nous ne parlons pas d'un outil matériel, mais d'un
organisme "vivant" qui se développe de façon "chaotique et foisonnante,
comme la vie elle-même". Si je devais formuler une critique sur ce livre ce serait simplement
sur le choix du mot pronétaire... bien trop identifiable à
prolétaire... même si l'intention était de provoquer.
mars 16, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack
La révolte du pronétariat, de Joël de Rosnay |
Critique du livre par Hélène.
Dans cet ouvrage, Joël de Rosnay propose une vision de la transformation qui s'opère dans la société contemporaine au travers de l'interactivité du web, et plus particulièrement de la modification des rapports aux médias. Hier "mass media" tels la télévision, avec ses messages délivrés par un émetteur unique vers des millions de téléspectateurs. Aujourd'hui, et surtout demain, grâce aux blogs, wikis, et autres sites de journalisme collaboratif, émis par "les masses pour les masses". En poussant un peu plus loin le raisonnement, le web pourrait permettre l'émergence d'une intelligence collective, qu'il s'agisse de co-développer nos applications de demain, ou de partager la connaissance.
Joël de Rosnay nous précise qu'il a souhaité valoriser les pans positifs de ces évolutions technologiques, et du courant participatif qui semble en effet émerger ces dernières années. Cependant, il me semble que faire l'économie "du versant noir de la force", c'est amputer la valeur du livre et le raisonnement du lecteur.
En tant que chercheur, on s'attendrait à une plus grande rigueur méthodologique. L'observation des tendances de fond de la société ne s'analyse pas seulement au travers des thèmes à la mode dans les médias, les "blogs de geeks", et autres initiés des nouveautés technologiques du moment. Il manque à la fois un enracinement historique, une analyse sociologique et une vraie prospective économique, qui pourraient nous permettre de mieux situer la tendance, d'évaluer s'il s'agit d'un épiphénomène ou d'un bouleversement de fond de la société contemporaine.
Si j'adhère assez bien à l'idée d'écosystème, et de sélection darwinienne des nouvelles applications du web 2.0 qui naissent quasiment chaque jour sur le web, je suis nettement plus mitigée sur nombre d'autres points.
Je m'attacherai plus particulièrement à l'analyse du modèle économique. Apparemment gratuit pour les utilisateurs, il est essentiellement basé sur la construction d'audiences monétisables, revendues aux annonceurs publicitaires. Ceci a des conséquences en matière de liberté d'expression et d'information.
Ce principe pousse à la concentration, que l'on peut déjà voir à l'oeuvre au travers des nombreux rachats de start-ups par Yahoo!, ou par des grands groupes de presse, tels Rupert Murdoch avec MySpace. On peut légitimement se demander ce qu'il en sera demain des "espaces de liberté". L'attitude de Google en Chine, si décriée dans les médias ces derniers temps, est emblématique de ce qui peut se passer : que l'opinion publique manque de puissance dans un pays à la démocratie douteuse, et la liberté disparaît.
Concernant plus précisément les blogs, si quelques uns commencent en effet à émerger en termes d'audience, il ne faut pas se faire d'illusion : il y aura peu d'élus. Parce qu'il faut du temps (et des compétences) pour écrire un bon blog et l'alimenter régulièrement. Parce qu'il faut du temps pour lire, et que les internautes se concentreront sur quelques blogs et sites, ceux-là même dont parlent... les grands médias. Voir par exemple l'excellent blog de Jean-Michel Billaut dont les audiences ont bondi... juste quand Le Monde s'est mis à en parler. D'autre part, les systèmes de tags et de notation divers permettant aux internautes d'indexer des contenus concentrent également les audiences, comme le fait le Page Rank de Google. En conclusion, peu seront ceux qui pourront en tirer profit, sauf peut-être pour renforcer leur crédibilité dans leur environnement professionnel. Mais en aucun cas le moyen de se passer d'un salaire dans un job bien réel... comme c'est le cas d'ailleurs également pour les écrivains qui publient des livres de papier : seuls une vingtaine en France peuvent vivre exclusivement de leur plume.
Par ailleurs, au moment où tous les grands journaux réduisent drastiquement le nombre de journalistes (voir tous les récents conflits de presse, et souvenons nous que TF1 n'a plus que 4 ou 5 envoyés permanents à l'étranger), et où tous les journaux recopient les dépêches de 3 ou 4 grandes agences, Joël de Rosnay rêve que les bloggeurs de tous les pays pallient ces carences, en rendant compte de ce qui se passe près de chez eux. OK, l'idée est belle. Mais je suis toujours sceptique lorsqu'il s'agit de remplacer des compétences professionnelles (même si nous les trouvons régulièrement défaillantes) par des amateurs. Comment rendront-ils compte de l'information ? Comment la recouperont-ils ? Comment saurons nous "d'où" ils parlent, quelles idées ils défendent, en l'absence de toute "enseigne" de presse pour donner une indication sur leur ligne éditoriale ?
Quant à ceux qui développent ces fameuses applications du web 2.0, Flickr et autres del.icio.us, les meilleurs en effet s'en sortent... en se vendant aux grands groupes, et en perdant aussi leur liberté. Certains sans doute la reprendront pour recréer ailleurs de nouvelles applications plus innovantes encore. Pendant ce temps, combien de développeurs n'ont pas touché un cent en contrepartie des lignes de codes qu'ils ont mises à la disposition des utilisateurs ? Et si les grands groupes préfèrent acheter des start-ups que de développer leurs applications "maison", c'est évidemment parce que ça leur coûte moins cher. On ne paie que ce qui marche, pas le risque pris par ceux qui ont débroussaillé pour d'autres sans connaître le succès. Globalement, ce nouveau mode de fonctionnement est destructeur de valeur, parce qu'il remplace des services payants par des services "gratuits", et parce qu'il ne paie pas la R&D. En exacerbant la compétition de la sorte, et en en faussant les règles du jeu, on accroît à terme les inégalités, et on laisse "sur le carreau" des gens dont le travail était rémunéré dans les systèmes précédents. Personnellement, je ne crois pas à la théorie de "la main invisible". Elle ne profite qu'aux nantis.
L'intelligence collective ? Oui, elle pourrait fonctionner efficacement... si on la laissait faire. A titre d'exemple, on peut constater que les réseaux de communication les plus robustes sont... ceux des fourmilières, suivis de près par les villes médiévales, les médinas et les bidonvilles. Toutes constructions qui ne sont organisées par aucun "grand architecte". Dès que vous mettez un urbaniste ou n'importe quel chef dans le coup, ça se gâte... Dans le monde d'Internet, il y en a déjà qui ont les moyens de jouer aux "grands architectes" et de gâter le travail !
Comme
d'habitude, voici quelques liens pour lire d'autres critiques... et
même un lien pour acheter le bouquin, si je ne vous ai pas découragé !
Hubert Guillaud d'InternetActu est assez critique, et Joël de Rosnay lui répond en commentaire. Le Point propose deux critiques, celle d'Eric Dupin, et celle de Claude Allègre, qui en fait le point de départ d'un intéressant débat sur la gratuité, qu'il faudrait ma foi poursuivre, c'est d'actualité.
L'endroit où vous trouverez le plus de critiques... c'est sur le blog "La révolte du pronétariat" ouvert pour accompagner la sortie du livre. Le Journal du Net propose la retranscription d'un chat avec l'auteur.
mars 15, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (2) | TrackBack
La révolte des pronétaires |
Par Marketing client multicanal.
e suis en train de terminer l’excellent
livre de Joël de Rosnay, « la révolte du pronetariat ». Je le conseille
à tous ceux qui désirent comprendre les enjeux de la révolution de
velours que nous vivions actuellement. Docteur es sciences et ancien
chercheur au MIT, Joël de Rosnay explique comment les nouvelles
technologies vont bouleverser notre manière de communiquer, de gérer la
société et de faire de la politique (dans le sens noble du terme…). La
thèse principale du livre est que nous passons de l’ère des média de
masse à l’ère du « média des masses ». Internet, via les blogs, les
wikis ou le Peer to Peer, donne à chacun la possibilité de communiquer
avec une puissance extraordinaire. Cette puissance va directement
concurrencer les media de masse traditionnels et introduire de
profondes évolutions sociétales : accès gratuit à l’information,
apparition d’une démocratie plus participative, avènement de
contre-pouvoir citoyen, consumérisme interactif… De fait, internet rend
possible l’émergence d’une véritable intelligence collective dans
laquelle de nouvelles règles sont à imaginer (notamment en marketing !).
Si la thèse n’est pas vraiment nouvelle (Pierre Lévy défendait cette thèse il y a déjà 10 ans), de Rosnay montre bien comment ce processus est aujourd’hui en train de se réaliser !
mars 13, 2006 dans Revue de blogs | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack